Promouvoir l’emploi des jeunes tadjouriens

Partout dans le monde et en Afrique, la promotion de l’emploi des jeunes reste la préoccupation numero un. A l’instar du reste du pays, la région de Tadjourah est fortement touchée par un chômage endemique particulièrement tenace dans les milieux des jeunes.

En effet, le rôle historique de principal pourvoyeur d’emploi de l’état n’étant plus soutenable, le Gouvernement djiboutien avait rapidement pris des initiatives visant à favoriser l'entrepreneuriat des jeunes afin de stimuler le secteur privé et de résorber leur chômage.

Selon la FMI, la croissance de l’économie devrait repartir à la hausse en 2015 aux alentours de 6% grâce à la reprise des d’investissements directs reportés depuis le début de la crise financière mais aussi grâce à la politique des grands projets qui créent des emplois.

Cette analyse prévisionnelle est soutenue par le renforcement de la politique l’intégration régionale, à travers laquelle la République de Djibouti a signé, en février 2012, un accord historique de coopération tripartite avec l’Éthiopie et le Sud-Soudan visant la construction d’infrastructures de télécommunication, routières, ferroviaires et de transport pétrolier dans les trois pays afin de relier, en passant par l’Éthiopie, le Sud-Soudan au littoral djiboutien.

Toutes ces perspectives de nouveaux investissements représentent un regain d’activités notamment portuaires pour le pays, notamment pour la région de tadjourah qui promettent de découpler les performances économiques et les activités commerciales de l’Éthiopie.

Ainsi, la politique de relance devient d’autant possible que l’environnement des affaires à Djibouti est propice aux activités de commerce international et favorise le paiement des taxes comme en témoigne la publication Doing Business 2012 dans laquelle notre pays se positionne respectivement à la 37e et 70e place sur les 183 pays étudiés.

Cependant, l’étude du marché du travail soulève les problèmes de la déconnection qui existent entre l’offre et la demande. Le gouvernement djiboutien s’est engagé à remédier à cette inadéquation entres les compétences des jeunes et les besoins du marché du travail par l’intermédiaire de plusieurs projets visant à identifier les secteurs porteurs d’emplois. A la suite de cette phase de prospection, il convient ensuite de procéder à des formations adéquates en phase avec les besoins du marché du travail en menant parallèlement des actions visant à insuffler l’esprit d'entrepreneuriat aux jeunes.

Sur le plan institutionnel, plusieurs initiatives ont été entreprises pour rendre le marché du travail plus flexible avec la révision du code du travail dont les changements portent sur la suppression du salaire minimum, compensée par l’introduction de conventions collectives négociées par secteur d’activité.

Pour rappel, en novembre 2010, s’est tenu un Forum national sur l’emploi, sous le haut patronage du chef de l’état, réunissant à la fois les acteurs publics, les entreprises et les demandeurs d’emplois.

Ce forum a aussi révélé la nécessité de redefinir la nouvelle politique de l’emploi qui soit mieux adaptée aux besoins réels du marché du travail et qui devrait viser en priorité la réforme du système de formation professionnelle avec l’amélioration des services d’appui à l’emploi.

Et ainsi qu’en 2011, deux initiatives majeures ont été mises en place pour promouvoir l’emploi des jeunes : l’initiative « crédit jeunes diplômés » et « crédit jeunes promoteurs ».

Dans les années à venir, ces initiatives d’appui à la création d’emploi seront multipliées dans la région de Tadjourah afin de répondre aux attentes de cette population de manière à leur offrir les chances d’être impliqué dans le développement économique de leur région.

Pour ce faire, il faudra nécessairement prendre des mesures d’appui tels que la formation et l'incitation à l’esprit entrepreneurial, l'assistance au montage de projet, l'assistance à l’élaboration du plan d’affaire ou encore l'accompagnement en phase de démarrage.

Et pour les jeunes tadjouriens n’ayant aucune formation initiale (ils sont malheureusement nombreux !), il faudra prévoir divers programmes de formation professionnelle au profit de plusieurs centaines de jeunes et adultes chômeurs.

Cette stratégie viserait en premier lieu des secteurs à employabilité immédiate comme la mécanique, électricité, la conduite d’engin lourds, secrétariat et informatique.

Egalement, une série de formation dans le secteur des métiers de la mer devra complétée le panel de propositions sur les chaines de valeur pour tirer parti de toutes les potentialités existantes et à venir dans la région de Tadjourah.

C’est par ce travail de recoupement des besoins en formation prenant en compte la zone géographique grâce à l’élaboration de la cartographie de demande en main d’œuvre qualifiée que sera justifier l’exécution du programme d’apprentissage, de formations ou de spécialisation dans des métiers liés au transport, à la logistique, à la chaîne du froid et à l’électricité industrielle.

Cette étape de formation massive est cruciale si l’on veut que les jeunes tadjouriens profitent prioritairement de l’essor économique auquel se prépare à accueillir la région de Tadjourah.

C’est également par cette voie ultime que la population de nord ne verront pas pour des laissés-pour-compte et participeront activement dans le développement socio-économique annoncé de leur propre région.

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