HARO INTERNATIONAL DJIBOUTI
HARO INTERNATIONAL DJIBOUTI

Après cinq longues et interminables années, les travaux de la construction de la route Tadjourah-Balho patauge toujours et n’avance pas.

Rappel: La République de Djibouti ayant contracté en 2010 auprès du fonds koweitien un prêt initial de 28 millions de dollars soit près de cinq milliards de nos francs pour financer le projet, par la suite une rallonge de 200% a été accordée en 2013 représentant un montant de 52,2 millions de dollars soit 9,262 milliards de nos francs.

En mobilisant plus de 14,23 milliards de francs, la route Tadjourah/Balho coûte trop cher aux contribuables djiboutiens avec son coût unitaire élevé de 125 millions FDJ par kilomètre de bitume.

Lancé en 2010 avec un délai d’exécution de 36 mois, or, avec plus de 2 années supplémentaires de retard, le chantier stagne encore dans sa phase de terrassement !

L’extrême lenteur de l’avancement des travaux inquiète au point de générer ce sentiment d’exaspération généralisée auprès des tadjouriens qui, eux, considèrent à juste titre, ce projet comme une délivrance pour un développement socio-économique tant souhaité de leur région.

L’objectif « Balho » ne représenterait-il pas une promesse des jours meilleurs qui permettrait à la ville blanche de retrouver sa vocation d'antan pour à nouveau rayonner sur l’ensemble de sous-région ?

C’est une évidence, mais au fil de ces années, ce vœu pieux a laissé la place à la désillusion collective pour estampe peu à peu ce doux rêve.

Et durant tout ce temps, une saga inlassable et inaudible entre la société « Al-kharafi » et son sous-traitant « MANS » n'a fini de tisser sa toile sur fond de scandale de corruption et ce devant l’ineptie et l'immobilisme des autorités locales compétentes. Bref, c’est tout cela avait contribué à « tuer dans l’œuf » tout espoir de voir un jour l'aboutissement de cette route.

Il faut aussi dire que l’omerta entretenue par l’absence de communication autour du sujet d’intérêt général renforçait jour après jour ce pessimisme ambiant qui se propagea rapidement sur l’ensemble de la société civile locale.

Jusqu’au jour où les autorités annoncèrent, dans l'euphorie de la fête de l’indépendance, l’entrée en scène d’un nouvel acteur « magique » qui allait définitivement dissoudre ce problème : il s’agit des « yougoslaves » qui vont reprendre le chantier et terminer cette « foutue » route.

En écoutant une telle information capitale de la bouche même du ministre des affaires étrangères, la couleuvre a bien failli passer ! Et pour cause, la mémoire collective de tadjouriens avait gardé intact le souvenir de satisfaction à l’endroit des ouvriers yougoslaves qui avaient construit la route de l’unité vers la fin des années 80.

Gagnée par cette euphorie salvatrice, toute la ville blanche, du président du conseil région jusqu’au simple badaud, soupira : « Enfin une bonne nouvelle ! Si les yougoslaves reprennent le chantier, certainement que la route …»

Car pour bon nombre de tadjouriens, le retour de ces « génies du bitume » allait dissiper ce doute légitime sur la concrétisation de cette route dont les chantiers perdurent depuis cinq ans.

Désenchantement total.

L’enthousiasme n'a été que de courte durée lorsqu'on se rappela que la Yougoslavie n’existait plus, et cela depuis deux décennies.

Et pour tous ceux d’autres vous qui avaient pressenti à ce moment-là, les prémices d’une arnaque, ou du moins d’une esquive, dans cette déclaration de haut volet, vous n’aviez pas totalement tort.

Pour la simple raison que rien ne justifiait nos autorités à laisser entendre qu’une société « yougoslave » allait poursuivre la construction de la route. Diantre, pourquoi donc cela ?

A ce stade, la seule explication plausible (et elle n’est pas du tout valorisant pour nous autres tadjouriens), reste celle d’une volonté manifeste de nous abêtir, nous distraire et nous endormir de telle façon à ce que nous détachions nos regards de la réalité aux moyens des stimuli sur notre subconscient.

Peine perdu. Et une fois que l’arnaque fut démasquée, c’est le silence radio.

Incapable d’esquiver, la question est donc restée sans réponse. Ce mutisme de nos autorités n’a fait qu’amplifier la suspicion déjà contagieuse sur cette affaire qui installa durablement le doute persistant dans l’esprit des contribuables tadjouriens.

Sauf qu’il n’y a pas de fumée sans feu ! Il y a bien eu un contrat de sous-traitance avec une nouvelle société… et elle n’est évidemment pas yougoslave.

En y regardant de plus près, on découvre que derrière l’écran de fumée, se cache un juteux contrat de sous-traitance qui engagerait une société dénommée HARO INTERNATIONAL DJIBOUTI qui a été créée récemment en janvier 2015 par Mr Henry Liesche.

Cette nouvelle société semble être une filiale de la multinational basée à Dubaï qui se nommait « HARO CONSTRUCTION INTERNATIONAL LIMITED ».

Toutefois les modalités d’attribution paraissent assez floues. Tadjnews publiera dans ses prochaines éditions un dossier sur le mécanisme et les rôles des différents intervenants à chacune des étapes ayant permis l’attribution de ce marché à la société « Haro ».

Qui est HARO CONSTRUCTION INTERNATIONAL LIMITED ? Quelle est sa capacité technique? Aurait-t-elle auparavant effectué des travaux similaires de construction des routes?

Actuellement, la société « Haro » est sur le point de recruter des ouvriers polonais, d’ingénieurs et d’experts à travers des annonces d’offre d’emplois qu’elle diffuse dans plusieurs sites allemands.

Et c’est le hic ! La société HARO CONSTRUCTION LIMITED basée à Dubaï, a vraisemblablement été mise en liquidation volontaire en mai 2013. Durant ses huit années de son existence, cette multinationale etait specialisée dans le BTP en zone de conflit comme par exemple en Afghanistan où entre 2007 et 2008, elle y a construit des bâtiments civils, des hangars préfabriqués, des écoles ect…

Mais à aucun moment, et nulle part sur Terre, « HARO CONSTRUCTION LTD » n’a construit le moindre kilomètre de bitume !

En plus de cela, il nous parait évident que ce contrat de la route Tadjourah-Balho ne concerne, en aucun cas la société cette société HARO CONSTRUCTION LIMITED qui a été mise en liquidation en 2013.

En d’autres termes, le « bien chanceux » détenteur de ce contrat pour la construction de la route de Balho n’est autre que la jeune société « locale » « HARO INTERNATIONAL DJIBOUTI » d’à peine 10 mois d’existence avec un bilan vierge.

A tout point de vue, HARO DJIBOUTI ne nous rassure pas, le destin de cette "maudite" route s’enfonce de plus en plus dans un épais brouillard d’incertitude.

Avec HARO sur BALHO, on est toujours pas sorti de l'Auberge !

AFFAIRE A SUIVRE DE TRÈS PRES !!!

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